[VTT] Au coeur de la Mountain of Hell…

Pauline Dieffenthaler a remporté cette édition 2011 de la Mountain of Hell, la course d’enduro mythique des 2 Alpes, devant 12 filles et au milieu de 560 gars, sous la pluie et dans un froid glacial.  Valérie Priem a quant à elle terminé seconde, malgré beaucoup de péripéties. Notons que sur 12 filles, 8 seulement ont terminé la finale… Alors autant dire que rouler dans ces conditions, c’était la guerre…Elles vous expliquent pourquoi en vous faisant revivre leurs courses. 
Image de titre : Pauline durant les qualifications (c) Images2Sport / Autres images : (c) Les 2 Alpes

PAULINE

« La Mountain Of Hell a bien porté son nom cette année ! Avec un départ sous la tempête, l’atmosphère était totalement électrique…

Le jour de la finale, nous sommes debout à 5h30 du matin, et après un petit dej express, nous prenons les premières bennes dans une ambiance orageuse : vent, ciel noir, froid.. En fonction de notre chrono lors des qualifications, nous sommes (les 12 filles) placées sur les lignes au milieu de 560 furieux. Pas franchement un cadeau…Bien placée en 6ème ligne (sur 21), je me place quand même sur le côté pour éviter de me faire faucher par les gars… Quelle folie, je me demande quelle mouche m’a piquée pour me lancer dans ce guet apens ! Enfin bon, quand on aime, on ne compte pas…Au départ, on danse pour se réchauffer, il fait un froid glacial… Concentrée, excitée, apeurée, tous les sentiments se mélangent dans ma tête pour former un cocktail d’adrénaline intense.

Entre 2 bourrasques de vent à plus de110 km/h, la corne de brume résonne enfin pour lâcher les fauves. Départ impressionnant en descente avec un pierrier à traverser après200 mètresde course. Les vélos déboulent de tous les côtés, les riders sont catapultés de leurs montures, les même les pierres volent, c’est de la folie…J’arrive à m’extirper de la masse en passant à pied tellement il y a de monde. Courir dans les pierres en essayant de ne pas se tordre une cheville c’est vraiment la guerre !

Heureusement une partie plus pédalante arrive enfin, ce qui me permet de doubler quelques hommes et de me retrouver dans un groupe de mecs qui roulent à ma vitesse. Les encouragements des autres coureurs me remotivent à fond ! La trêve ne dure pas car le vent souffle à nouveau tellement fort que je suis déportée sur le côté dans une grande ligne droite. J’essaye de lutter pour tenir le cap malgré les rafales. En arrivant dans une deuxième partie entièrement recouverte de schiste, nous plongeons dans un single pas plus large qu’une roue. A ma droite, un vide de300 mètres, il ne faut pas tomber !

Puis arrive la longue montée, je serre les dents et j’attaque à pied la partie la plus raide avant de basculer dans une piste raide et sinueuse. Je pense avoir fait le plus technique et je souffle un peu en descente pour reprendre mes esprits. J’enchaîne à fond dans un petit sentier que j’affectionne avec des nombreuses trajectoires stratégiques dans lesquelles j’arrive à doubler un groupe d’une dizaine de coureurs.

Nous arrivons enfin à la station, où nous devons passer dans un immeuble ! Nous descendons 5 étages dans les escaliers. Les spectateurs sont plus nombreux, ça remotive pour finir la course. Souvent, j’entends « Oh c’est une fille, bravo ! ». La dernière partie, moins descente et plutôt type cross country est épuisante et la pluie commence à tomber. 

 Enfin, la ligne d’arrivée est en vue : arrivée, fatiguée, mais contente de finir ! »

VALERIE

« Le dimanche, jour de finale, contrastait effectivement avec le samedi, le jour des qualifications, où il a fait beau. Et durant lesquelles nous avions la chance d’avoir une course rien que pour nous les filles, ce qui était très plaisant. Ce serait d’ailleurs vraiment chouette d’avoir la même chose en finale, car partir le lendemain en 6ème ligne, parmi la concentration de testostérone enragée, c’était assez dangereux. D’ailleurs, dès le départ donné, sous des conditions météo mauvaises, je me fais percuter deux fois de suite ! Je donne tout pour repartir vite, afin de ne pas me faire remonter dans la partie technique… Et j’arrive même à rejoindre Pauline… Plus loin, après m’être arrêtée pour porter secours à un gars, je me fais à nouveau percuter, (jamais deux sans trois) dans une partie très technique et physique.  Mon épaule se subluxe, mais je choisis de finir quand même…

On passe ensuite dans les escaliers d’un immeuble à 5 étages (il y a toujours une pointe d’originalité à la Mountain Of Hell), puis commence la descente vers Mont de Lans… Beaucoup de pédalage et de parties physiques…
Je finirai donc 2ème derrière Pauline après toutes mes péripéties, alors je suis quand même satisfaite au final !

Le parcours de la MOH est génial, varié, technique, c’est vraiment une très belle course… Un seul regret: qu’il n’y ait pas une course ‘pour nous les filles’, car ça en rebute plus d’une de se mélanger aux hommes, et c’est réellement dangereux. »

 
Ci dessous : Valérie, Pauline et Emma Holgate.

A noter que Pauline et Valérie sont 83ème et 88ème au général (classement toutes catégories confondues), alors qu’il y avait 560 participants ! Joli !

En savoir plus sur Pauline et Valérie : LIRE LEURS INTERVIEWS


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