Après une belle saison régulière, Marion Haerty truste une fois de plus le podium de Verbier en signant la seconde place derrière Anne Flore Marxer. Cette 2ème place lui permet de remporter la victoire au général et donc le titre de Championne du Monde FWT 2017.
Marion a parfaitement géré sa saison sur le FWT, avec de la régularité et deux belles victoires, en Andorre et à Fieberbrunn.
→ J’imagine que vous avez envie d’en savoir plus sur ce petit bout de nana pleine d’énergie, souriante et toujours motivée.
Voici donc 3 questions à Marion Haerty (posées il y a quelques semaines pour lui tirer le portrait dans Act Snowboarding), en attendant une grosse interview de fin de saison (le temps de la laisser souffler après la fiesta qui s’annonce ce soir !)
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– Toi qui as passé plusieurs années sur les contests freestyle, pourquoi avoir fait le choix du FWT ?
Il y a eu plusieurs éléments déclencheurs. Le premier a été mon opération de la cheville, un break forcé qui m’a laissé le temps de cogiter sur ce que j’aimais le plus en snowboard.
Deuxièmement, je n’avais plus du tout le goût de continuer à faire des coupes du monde de slopestyle : quand tu n’as pas toutes les cartes en mains aussi bien financièrement que techniquement pour monter sur un podium, à un moment donné il faut se rendre à l’évidence !
Ces années en FIS m’ont beaucoup apporté sur mon approche de la compétition, mais à la fin j’étais pressée comme un citron et je ne prenais plus aucun plaisir.
C’est alors que j’ai décidé de prendre une nouvelle direction avec pour mot d’ordre « me faire plaisir », en revenant à la base du snowboard : le freeride.
Et honnêtement, je ne m’attendais pas à un tel challenge : ce n’est pas la même chose en vrai que sur le live !
On a l’impression que c’est simple quand on voit la poudreuse voler, mais quand tu as juste une journée aux jumelles pour trouver ta ligne sans passer une seule fois dans la face, c’est loin d’être évident d’envoyer comme tu le souhaites dans ta ligne le lendemain ! Ca m’enlève à chaque fois quelques heures de sommeil.
– Qu’as tu appris, sur la montagne, mais aussi sur toi même ?
En fait, je me suis rendue compte que je ne connaissais absolument rien de la montagne alors que ça fait 14 ans que je la fréquente ! Il ne suffit pas d’allumer son arva et rider entre les sapins, il est important de faire de la prévention à ce sujet.
Ce que j’ai surtout appris, c’est du respect mais aussi de la méfiance envers la montagne. Il faut vraiment savoir dire non quand on ne le sent pas.
-Tes amies Estelle Balet et Matilda Rapaport sont décédées en avalanche l’an dernier. Tu étais proche d’elles, notamment d’Estelle, comment as tu surmonté cette épreuve, et quel impact cela a t’il eu sur ta vision de la montagne et du freeride ?
Ca a été une véritable épreuve. C’est un combat avec soi même mais c’est important de continuer à embrasser la vie profondément comme elles savaient si bien le faire, et continuer à rider en leurs mémoires. Ride for Estelle, Inspire like Matilda.
J’ai aussi réellement pris conscience des risques que l’on prend dans nos sports : cela n’arrive pas qu’aux « autres ».
C’est important de faire passer le message sur les précautions à prendre dans cette discipline ! J’essaye de prendre un maximum de renseignements à travers des bouquins, des conférences et des rencontres pour comprendre dame nature.
J’aime son côté humble 😊
top !