Interview : Myriam Nicole

Vous n’avez pas pu manquer la double info de la fin d’été : Myriam Nicole remporte le classement général de la Coupe du Monde et le titre de Vice Championne du Monde de DH, après bien des péripéties !

Myriam, dite Pompom, a enfin tordu le cou au chat noir de la blessure, laissant ainsi exploser tout son potentiel cette année. Régulière, acharnée, elle a bossé d’arrache pied pour remporter la récompense qui lui tenait le plus à coeur : l’overall de la Coupe du Monde.

Plutôt que de vous balancer les résultats bruts sur les réseaux sociaux (alors que l’info aurait déjà tourné 10 fois dans votre feed) j’ai préféré attendre pour en parler directement avec l’intéressée.

Après une petite semaine de break bien mérité, Pompom revient en détails sur cette belle saison.

Avant de parler de ta magnifique saison, peux tu nous parler des championnats du monde, de la façon dont tu les as abordés, préparés, puis gérés sur place ?

Les Championnats du Monde arrivent toujours très vite, à peine deux semaines après la dernière Coupe du Monde, donc il faut se remobiliser rapidement. Mon objectif cette année était de faire une bonne saison de Coupe du Monde, sans blessures, et pas de me préparer particulièrement pour un événement. J’ai donc fait un peu de prépa spécifique le dernier mois, mais pas plus.

Cairns est une piste atypique, donc j’aurais pu peut être bosser de façon encore plus ciblée, mais pas de regrets, j’ai tout donné !

Le Jour J, je suis sortie de ma bulle quelques secondes avant mon départ et j’ai un peu loupé ma course.

J’ai fait beaucoup d’erreurs dont une énorme, juste avant la ligne de bosses où ça va très vite. J’ai déclipsé et c’était trop tard pour reclipser donc je n’ai rien pu sauter :( Finalement j’ai rechopé ma pédale sur le bas, et sauté le dernier.

A l’arrivée, on me dit que je suis 18ème… sur le coup, je me dis « Pétard, t’a vraiment pas dû bien pédaler… ». Quelques minutes plus tard, je refais la course dans ma tête et je réalise que c’est impossible : je ne suis pas tombée, et même avec des erreurs je n’ai pas pu perdre autant de temps !

Je fais appel au commissaire, et au bout d’une heure ou deux, on me dit que je suis finalement 2ème à 0.09 » C’est fou !

Tu as réalisé une magnifique saison, et surtout sans blessure… Avais tu changé quelque chose dans ta préparation ?

Non, c’est juste que pour une fois je n’ai pas eu de pépins physiques ! J’ai donc pu bien bosser à l’entraînement malgré les tonnes de cours et de révisions.

Ma recette : de la persévérance et des concessions avec un peu de fun par dessus tout !

Comment gères tu la saison de coupe du monde, comment parviens-tu à rester focus et performante d’avril à septembre ?

A Lourdes, en Avril, j’ai été déçue : le niveau avait vraiment augmenté, je termine 4ème en faisant un bon run. C’était le début de saison, donc une seule chose à faire : monter en puissance ! Je n’ai rien lâché, et j’ai aussi su être patiente, en parvenant à bien m’économiser entre les courses!

Où en es tu dans tes études et comment parviens tu à concilier les deux ?

Il me reste à écrire un mémoire, d’ailleurs il faut vraiment que je m’active ! Ca a été très difficile ces dernières années car je me mets une grosse pression pour réussir. J’ai tout donné, ça m’a épuisée, mais maintenant que je n’ai plus de partiels, c’est génial !

La saison est terminée, quel est ton programme pour les mois à venir ?

Je vais profiter un peu (Hawaï, Whistler) puis je vais me mettre à fond dans mon mémoire pour être libre au plus vite ! En novembre, je rattaquerai la préparation physique et en janvier- février, j’irai sûrement chercher un peu de chaleur !