La Haute Montagne, une affaire de filles !

alpinisme féminin

La haute montagne est un de ces milieux à dominante masculine, où les filles font petit à petit leur place en jouant des coudes et du piolet. Il existe heureusement des initiatives pour les faire progresser dans leur pratique et leur donner les compétences techniques essentielles pour leur permettre d’être autonomes et de vivre leur passion à fond ! Le Groupe Féminin de Haute Montagne (GFHM) et le GAF74 sont des piliers en la matière. 

Pour amener davantage de filles à la Haute Montagne, le CAF a monté il y a déjà quelques années le Groupe Féminin de Haute Montagne (GFHM).

Le but était de rassembler des filles passionnées d’alpinisme, aux parcours très différents, au sein d’une même unité, afin de les former, de les faire progresser et de les amener à préparer une expédition au bout de 2 ans.  

Devant le succès rencontré par ce groupe (50 candidatures pour 8 places), le Caf de la Haute Savoie a décidé de proposer une initiative semblable en Haute Savoie. Ainsi est né le GAF 74, avec 8 autres nanas, au niveau technique un peu moins relevé, mais tout aussi motivées.

pilier rouge brouillard

Marion Poitevin nous en avait parlé dans son interview l’an dernier, puisque elle a encadré ce groupe en tant que Guide de Haute Montagne. Marion est aussi la première et seule femme instructeur à l’Ecole Militaire de Haute Montagne, et une super nana, replongez vous dans son interview ici.

Pour nous parler de ces deux groupes, mais surtout des moyens qui permettent d’amener davantage de filles en montagne, j’ai eu envie de discuter avec Tanya Naville. Passionnée de montagne et plus précisément de ski alpinisme, Tanya a fait partie du Groupe Féminin de Haute Montagne et drive actuellement celui ci mais aussi le GAF74. C’est l’occasion d’en savoir plus sur ces groupes et sur les filles et l’alpinisme !

Salut Tanya, qui es tu et comment es tu venue à la montagne ?

J’habite en Haute-Savoie, territoire de montagne et terrain de jeu pour mes passions. Je pratique de nombreux sports de montagne comme le ski de randonnée, le ski-alpinisme (ski de rando en compétition), l’alpinisme, l’escalade, un peu de course à pied, de ski roues et de trek. En sachant que je ne suis ni experte ni championne dans l’un de ses sports, mais plutôt touche à tout.

tanya ski alpinisme fille

Comment as-tu intégré ces groupes d’alpinisme féminin ?

J’ai eu la chance de faire partie de la dernière promotion du Groupe Féminin de Haute Montagne (2013-2014) et d’acquérir, avec ce groupe de filles, une bonne formation en alpinisme. Quand est venue la fin de nos 2 ans, il n’y avait plus personne au niveau du CAF pour continuer à porter le projet de ce groupe. Or, nous n’avions aucune envie que ce groupe se termine ! Nous trouvions normal que d’autres filles puissent profiter de tout ce dont nous avions pu bénéficier pendant 2 ans. Avec deux amies, Amel et Line, nous avons donc repris les rênes de l’aventure, et remis le GFHM sur pied !

tanya escalade alpinisme fille

Quel est ton rôle ?

Mon rôle est de coordonner et de chapeauter ces groupes au niveau du CAF (administratif, planification, défendre et monter les budgets…). Etant initiatrice alpinisme, je co-encadre aussi le GAF 74 sur ses sorties. C’est désormais Julia Virat qui a prit la suite de Marion Poitevin en tant que guide. J’avoue ne pas avoir le temps de sortir régulièrement avec le GFHM, où les filles ont des niveaux techniques qui ne nécessitent pas forcément une aide de ma part !

Combien de filles y participent et qui sont-elles ?

Les groupes sont constitués de 8 filles, issues de la région Rhône-Alpes pour le GFHM et de Haute-Savoie pour le GAF74.

Elles viennent de différents horizons et disciplines. On a aussi bien des skieuses que des grimpeuses.

Certaines des filles sont de très fortes grimpeuses mais n’ont pas une grande pratique de la montagne et de l’alpinisme. D’autres ont en revanche une pratique large de la montagne et de l’ensemble de ces sports.

filles haute montagne

En terme de niveau technique, le GFHM ressemble des filles un peu plus expérimentées que le GAF74. Par exemple, niveau escalade, l’ensemble des filles du GFHM est autonome dans le 6a en extérieur et en tête, tandis que pour le GAF c’est plus hétérogène. Nous avons au GAF74 une fille qui a fait son premier rappel en escalade avec le groupe, cela permet une belle marge de progression ! ;)

L’ambiance est-elle vraiment différente d’un groupe classique avec des mecs ?

Je ne sais pas si l’ambiance est vraiment différente, mais peut-être qu’on fait plus de bruit et plus de sourires, en tout cas d’après les voisins de cordées !

L’objectif est de permettre aux filles d’être autonomes en montagne, à apprendre à prendre la tête d’une cordée, à réaliser en sortie en sécurité. Dans ces groupes-ci, les filles sont entre elles, donc elles passent toutes en tête, sans se laisser driver par quelqu’un !Chacune ayant des points forts et des points faibles, elles composent avec cela pour faire des cordées qui s’entraident et progressent ensemble. Ces groupes touchant à diverses disciplines, chaque fille est tour à tour leader ou porteuse de conseil pour les autres !

alpinisme au fémininComment amener plus de filles à la montagne selon toi ?

Je pense que dans un premier temps, il faut leur donner envie d’aller en montagne. Pour cela, montrer des exemples comme ces groupes féminins et leurs expéditions, des athlètes connues, ou de simples pratiquantes, permet de montrer que les filles ont leur place en montagne. Là c’est le rôle des médias, d’internet, des marques de sports et de tout moyen de communication, afin de montrer que les filles ont autant leur place en montagne que les hommes.

Dans un second temps, il faut qu’elles soient formées pour être autonomes et de cette manière qu’elles osent mener les cordées au lieu de se faire emmener en montagne !

Nombre de filles qui ont candidaté aux groupes sont des filles qui ont fait de jolies choses en montagne, mais qui ne se sentaient pas de mener une cordée, de planifier sa sortie et faire cela de manière autonome et en sécurité. La confiance en soi est importante mais elle passe aussi par une bonne formation, car les sports de montagne peuvent être dangereux.

alpinisme filles.jpg

POUR EN SAVOIR PLUS

Tanya Naville tient un blog sur la montagne, où elle relaie fréquemment les aventures de ces deux groupes : http://pasquedescollants.com

Les filles du GFHM ont également le leur (http://gfhm.eklablog.fr/) tout comme les « Gafeuses » du GAF 74 : https://lesgafeuses74.wordpress.com

Photos : Marion Poitevin, Tanya Naville et GAF 74

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6 réflexions sur “La Haute Montagne, une affaire de filles !

  1. Super article! Un groupe comme ça dans les Pyrénées serait génial pour celles qui vivent si loin des Alpes… Je suis peut-être mal informée mais côté espagnol rien de ce type n’existe encore.

  2. J ai fais parti du groupe alpinisme 13 (ga 13) nous étions un groupe de six dont 2filles !!!)
    Je préféres le mélange des deux ca permet de ne pas exclure les hommes et de ne pas être exclu D eux !!!
    Nous étions un groupe homogènes et nous avons évolués en réversible !!!
    Au bout des annees nous avons étaient tous diplômés au brevet D initiateur D alpinisme !!!
    Alors ouvrir des portes Ç est bien mais les garder ouvertes avec de la parités homme ou femme Ç est encore mieux !!!!

    1. L’un n’exclu pas l’autre ! Ces groupes sont géniaux car ils poussent le sport féminin, mais l’immense majorité de ces filles pratiquent aussi avec des gars ! Cela leur permet juste d’avoir des moments pour se retrouver entre elles et créer une belle émulation !

Et toi, qu’en penses tu ?

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